Les cles pour changer – 3



Un éventail de raisons peut pousser les Trois à changer, parmi elles : le fait d’avoir frôlé la mort qui leur rappelle la brièveté de la vie ;  un problème médical qui leur demande de ralentir le rythme ; un échec professionnel ou la « crise de la quarantaine » occasion de réaliser qu’ils ont atteint le but qu’ils visaient sans pour autant obtenir ce qu’ils souhaitaient ; la mise à jour d’un mensonge ancien qui les force à découvrir la profondeur de leur usurpation ; la soudaine prise de conscience qu’ils ont négligé des relations interpersonnelles importantes, ils réalisent par exemple que leurs enfants les dépassent de dix bons centimètres et qu’ils sont incapables de dire quand cela est arrivé. Un Trois reporter à la télévision et bourreau de travail passant sa vie en déplacement, décida de revoir ses priorités, après avoir entendu sa fille âgée de sept ans déclarer, en le voyant à la télévision : « Regarde maman c’est le monsieur qui nous à emmenées au Zoo. » C’est généralement un événement extérieur qui casse la dynamique délétère des Trois.

Les difficultés que les Trois rencontrent sont souvent : des problèmes relationnels, la dépression, un stress excessif, une estime de soi défaillante, un diagnostic médical, un alcoolisme mondain ou d’autres addictions.

Les buts de changement qui les mobilisent de façon positive étant d’apprendre à ressentir et à dire la vérité, à faire la différence entre les émotions authentiques et celles qui ne sont que la conséquence des rôles qu’ils jouent, à risquer d’être aimés pour ce qu’ils sont au lieu d’être faussement aimés pour ce qu’ils ne sont pas, à reconnaître leurs peurs et leur insécurité et à les accepter afin de devenir une personne à part entière plutôt qu’une « machine à performance », à intégrer des activités avec des émotions, à savoir perdre et à faire une place à la spiritualité dans leur vie.

L’Association Nationale d’Aéronautique (US) dit un jour à un de ses pilotes que son vol en solitaire au-dessus du Pôle Nord était désormais reconnu comme étant le premier. Il répondit : « C’est gentil, mais je savais que je l’avais fait après tout ! » Les Trois ont besoin d’apprendre à se reconnaître des mérites et à valider leur propre réussite pour « savoir qu’ils l’ont fait après tout ! » au lieu de chercher à asseoir leur estime de soi sur la reconnaissance extérieure.

Les thérapeutes et coaches qui travaillent avec les Trois devront d’abord s’assurer de la qualité de leur engagement et plus tard leur demander de réaffirmer leur volonté de changer. Un nouveau client Trois peut avoir un emploi du temps tellement chargé qu’il lui est difficile de trouver une place pour la thérapie dans sa vie déjà très occupée. Vous devrez peut-être challenger vos clients Trois avec des questions comme : « Qu’est-ce que cela signifie pour vous ? » et « Etes vous sûr d’être prêt ? »

Les Trois viennent parfois en thérapie pour obtenir des informations, des recettes ou des techniques leur permettant de réduire leur stress. Sachez détecter la pression pour des résultats rapides dissimulée derrière une formulation charmante et dépersonnalisée. Certains Trois voient la thérapie comme une façon de se réparer – une sorte d’extension de leur identification à une « machine à performance ».

Les Trois entreprennent rarement une thérapie s’ils n’y sont pas obligés et leurs raisons de demander de l’aide sont souvent mal définies. Quand j’avais un cabinet  spécialisé en hypnose, il est arrivé qu’un Trois souhaite apprendre l’hypnose pour réduire son stress. Il était tellement occupé qu’il voulait être en mesure de diminuer son stress à la demande et cela, afin d’être plus confortablement hyperactif.

J’ai souvent accepté cette demande tout en vérifiant si le client était prêt à faire d’autres changements. Parfois je trouvais quelque chose que le Trois voulait vraiment, parfois non, cela dépendait de l’individu.

Les Trois ont de bonnes stratégies d’apprentissage et ils sont dévoués et compétents. Quand ils s’engagent dans une thérapie, ils travaillent dur. Ils peuvent pourtant jouer les « bons élèves ». Ils prennent alors des notes pendant la session, reformulent avec justesse ce que vous leur dites et, soit ils s’engagent, soit ils restent à la périphérie. Les Trois débutant un travail sur eux ont besoin d’un cadre, mais cela ne suffit pas car les personnes de ce style doivent avant tout découvrir qui elles sont vraiment et ce qu’elles ressentent vraiment. Se limiter à comprendre leur comportement peut faire l’impasse sur l’aspect émotionnel.

Etablir une relation authentique avec leur coach ou leur thérapeute est important car il s’agit de quelqu’un capable de voir au travers d’eux et de les accepter comme ils sont – mais ils doivent être prêts. Peut-être éprouveront-ils alors le besoin de confesser leur talon d’Achille. Une des fonctions de la thérapie consiste à créer un lieu sûr dans lequel le client peut se révéler ou découvrir la vérité sur lui, cela apporte beaucoup aux Trois quand c’est possible.