Les clés pour changer – 9



Les motivations des Neuf à changer sont diverses et variées. Les maux qu’ils rencontrent incluent : la dépression, la procrastination, les difficultés d’attention, l’impression d’être dépossédés, les addictions, les problèmes relationnels, le désir de changer pour les autres, une mauvaise gestion des priorités, des difficultés à orienter leur vie, les désordres domestiques ainsi que tout autre dilemme pratique auquel leur entourage leur demande de remédier. Certains Neuf consultent un thérapeute parce qu’ils sont atteints d’affections médicales mystérieuses. Ceux qui prétendent les aider ou leur vendre quelque chose ont intérêt à se montrer respectueux à leur égard même si leur client apparaît « non existant ». Les Neuf réagissent mieux s’ils se sentent remarqués et écoutés mais vous devrez peut-être faire l’effort d’aller les chercher là où ils sont. Dites leur que vous savez qu’ils sont là même s’ils se présentent à vous sous la forme d’un brouillard couleur chair.

Apprendre qu’ils sont en colère peut aider les Neuf, c‘est un atout que vous pouvez utiliser. A court terme il est utile de demander à un Neuf d’entrer en contact avec sa colère. Cela lui permet de dégager l’énergie qui lui servira à prendre conscience du malheur dont il se charge en ne vivant qu’une partie de sa vie. Mais si les Neuf contactent leur colère sans pousser plus loin, il y a de grandes chances qu’ils la gèrent mal. Ils doivent se rendre compte que leur responsabilité est engagée et qu’ils sont les premiers à nier leurs besoins bien avant que les autres ne le fassent. Les Neuf se cachent pour protéger leur vulnérabilité en se rendant invisibles puis en prétendant qu’ils n’ont pas de vie. En thérapie ils devront faire face au coût de leur effacement. Il est important de respecter cette défense créée dans le passé même lorsqu’ils travaillent pour en supprimer les effets dans le présent. Ils ont besoin de reconnaître les implications du déni de leur propre existence alors que dans le même temps c’est une source de colère. A l’instar des Sept, les Neuf ont des défenses qui leur permettent de se sentir mieux de sorte qu’ils ont l’impression illusoire d’en contrôler les conséquences. Encourager les à se projeter dans le futur et à ressentir ce qu’ils éprouveraient au soir de leur vie s’ils ne changeaient rien à leur vie aujourd’hui.

Quand les Neuf s’embarquent dans un programme de développement, ils ne s’y prennent pas toujours de la meilleure façon : ils ont tendance à se fixer de trop gros objectifs. Si vous travaillez avec des Neuf, soyez attentifs aux objectifs mal formés, mal conçus avec lesquels les ils tentent de changer la direction du vent plutôt que d’adapter la voilure.

Morceler est également important car ils ont tendance à compliquer les choses. Prévoyez des exercices simples, évidents, optez pour de petites étapes. Si vous avez l’impression que votre client n’est pas motivé ne tombez pas dans le piège de devenir trop prévenant et de lui procurer l’énergie pour qu’il change. Les Neuf perçoivent quand vous essayez de les changer pour des raisons qui vous appartiennent. Il vaut mieux leur prêter attention et les encourager à sortir de leur immobilité.

Quand les Neuf décident de s’aventurer à l’intérieur de leur expérience subjective, ils craignent souvent de n’y rencontrer personne. C’est leurs défenses qui parlent ; la peur n’est que la manifestation de l’effacement dont ils sont les artisans. Un coach/thérapeute peut les aider à dépasser cette peur, leur permettant ainsi de découvrir qu’ils ont bien un moi. En s’accordant davantage d’attention, ils réaliseront qu’ils s’aiment. A partir de là le thérapeute peut encourager son client à être proactif en fixant et en atteignant des objectifs personnels tout en maintenant des limites confortables. Les Neuf manquent souvent de congruence quand ils sont confrontés au changement. Comme cette femme déclarant : « Je veux vraiment me faire aider pour ma perte d’audition, » alors que dans le même temps elle secouait la tête de gauche à droite en signe de dénégation et en s’éloignant du thérapeute. Une partie d’eux dit « Je veux. » ou « Je pense que c’est ce que je devrais vouloir. » tandis qu’une autre partie plus fataliste est convaincue que cela ne marchera pas. Quelques Neuf ont un scénario médical. En se permettant d’avoir une défaillance médicale chronique, comme une baisse de l’audition, qui leur sert d’excuse pour perdre les traces de leur vie, attirer l’attention des autres et s’adapter à une famille dans laquelle avoir des affections médicales est le rôle qui leur revient.

Les Neuf ont ce que la PNL appelle une longue ligne de vie, ce qui signifie que la notion qu’ils ont du temps s’étire interminablement. Si vous demandez à un Neuf : « Combien de temps il espère vivre ? » la réponse se situe la plupart du temps entre 80 et 100 ans. Cette conception du temps peut affecter leur motivation à changer un statu quo malsain. Les défenses des Neuf consistent à minimiser la souffrance dans laquelle ils sont, ils peuvent donc s’arranger pour que l’inconfort reste supportable de sorte qu’il n’y ait pas urgence à changer. Si, de plus, il leur reste un grand nombre d’années à vivre, pourquoi tout bouleverser tout de suite. Cette absence d’urgence couplée à la défense verbale consistant à tout minimiser fait de la procrastination une approche séduisante, une voie de la moindre résistance en quelque sorte.

Les Neuf peuvent changer à cause de l’effet qu’ils produisent sur les autres, mais bien moins si c’est quelqu’un d’autre qui leur demande. Si l’épouse d’un Neuf manifeste sa frustration à son conjoint, celui-ci peut se murer dans une position hostile et têtue. En revanche si la même épouse est plus attentionnée et capable de communiquer sa frustration sans reproche, le Neuf changera peut être par amour.

Les Neuf sont conservateurs, pas nécessairement politiquement, mais dans leurs habitudes de vie et spécialement quand il s’agit d’opérer des changements. Leur attitude envoie le message « Ne me poussez pas ! ». Cela ne veut pas dire qu’ils ne changeront pas mais qu’ils prennent le temps d’élaborer les choses à transformer, selon leur propre calendrier, peu importe ce que les autres disent. Ils vont murir leur décision lentement. Une fois prise, plusieurs mois peuvent passer avant qu’ils ne la mettent en œuvre. Mais quand ils commencent, ils avancent irrésistiblement. Agir ne pose pas problème aux Neuf – ils peuvent toutefois se débattre pour décider des actions à mener. D’autres Neuf ne sont jamais mieux que lorsqu‘ils sont dos au mur. Ils reportent leur décision jusqu’à ce qu’une catastrophe se profile, ils se réveillent alors et leur attention est pleine et entière. Ils ont ce que la PNL appelle un « seuil » de tolérance, ainsi ils endurent des statu quo malsains pendant longtemps jusqu’au jour où la coupe est pleine et le seuil atteint. C’est le moment précis où ils se réveillent et agissent pour corriger la situation.